détail de la vitrine Fils et créations

Fils et créations, une mercerie à découvrir

C’est déjà la rentrée, après quelques vacances et une petite pause sur le blog, il est temps de reprendre mes activités et de vous présenter mes trouvailles de l’été.

Durant mon séjour en Normandie, J’ai passé une grande partie de mes vacances dans la mercerie de ma maman, Fils et Créations, ma fournisseuse officielle en tissus et autres fournitures !

Vitrine de la boutique Fils et Créations

Lorsque je ne suis pas à fouiller dans les boites du rayon tissu patch et de dentelles, j’ai à disposition une petite table près du comptoir pour y broder un peu. Bien souvent j’y passe mes après-midi.

La mercerie fils et créations possède également un joli rayon laine…

Rayon laine de la mercerie Fils et créations

… ainsi qu’un rayon brocante à l’étage. Des objets que mes parents chinent de-ci delà sur les foires et vides greniers. On y trouve toujours de petits trésors.

Parmi ces trouvailles, un joli coffret de l’école Lesage dont elle m’a fait cadeau.

Rayon brocante de la mercerie Fils et Créations

Et on termine la visite par un tout nouveau rayon consacré aux tissus d’habillement et aux patrons de couture. L’occasion pour moi de faire mon premier vêtement.

tissu et patron pour réaliser le top garance

Et bien sûr il est difficile d’en sortir les mains vides !

tissus et dentelles achetés chez Fils et créations

point de tige

Le point de tige

Aussi appelé le point coulé, le point de tige est un point polyvalent en broderie. On le retrouve dans de nombreuses techniques comme la broderie traditionnelle, la broderie d’or, aux rubans, de perles…. Il sert principalement à marquer des contours ou à tracer des lignes, toutefois il peut être également utilisé pour remplir une surface.

Comment faire un point de tige ?

Le point de tige se brode toujours de gauche à droite et le fil est maintenu en dessous du point pour obtenir un bel effet de « corde ».

point de tige en gros plan

point de tige

  • Je sors mon aiguille sur l’endroit du tissu (A) ;
  • Je pique 6 mm plus loin (B), je maintiens avec mon pouce le fil sous le point et je ressors au milieu, entre A et B (C) ;
  • Je pique 3 mm plus loin (D) et ressors mon aiguille à la base du premier point (B), toujours en maintenant le fi sous le point ;
    Astuce : Tirer légèrement le fil vers l’arrière du point, pour marquer le petit trou à sa base. L’aiguille sera alors plus facile à ressortir à cet endroit.
  • Je répète le mouvement autant de fois que nécessaire pour obtenir l’effet d’une jolie « corde ».

Pour les gauchers, si broder de gauche à droite n’est pas confortable, il faut alors broder de droite à gauche mais en maintenant le fil au dessus du point.

Astuces et conseils

Commencer et terminer un point de tige sans faire de nœud :

En général, on ne fait pas de nœud pour commencer ou terminer un point en broderie. Cela permet d’obtenir un dos propre.

Commencer une ligne : On pique à côté de la ligne sur l’endroit de l’ouvrage. Laisser dépasser le fil d’environ 4cm (1). Sortez l’aiguille au début de votre ligne et commencer votre point (2).

commencer le point de tige sans faire de nœud

Terminer sa ligne : Sur l’envers, glisser votre fil sous 4 à 5 points pour le maintenir. Récupérer le fil de départ laisser en attente, le passer sur l’envers et le bloquer de la même façon.

(sous l'ouvrage) terminer son point de tige

Pour un résultat tout en finesse :

Lorsque l’on brode avec un 1 brin de coton mouliné, le point doit être très petit, pas plus grand que 3mm et dans le cas des courbes très serrées, il est nécessaire de faire des points encore plus petits ! (2mm environ).

[mk_blockquote style= »quote-style » font_family= »none » text_size= »12″ align= »left »]

Point de tige ou point coulé : Le point de tige ou point coulé se fait sans tracé. On passe l’aiguille sous un ou sous deux fils horizontaux et sous quatre et six fils verticaux, de façon que le dernier point dépasse toujours de la moitié le premier point. Les contours des monogrammes, des initiales, des chiffres et les dessins pour nappes, serviettes, ect., imprimés sur toile, se font ordinairement au point coulé.

Encyclopédie des ouvrages de Dames par Thérèse de Dillmont – DMC – début XXème siècle

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Le point arrière

Le point arrière est un point linéaire, c’est-à-dire qu’il sert principalement à broder des lignes droites ou en courbes. Ce point est également appelé point piqué ou point de piqûre lorsqu’il n’y a pas d’espace entre les points.

comment faire un point arrière ? schémas pour droitiers & gauchers

[mk_blockquote style= »quote-style » font_family= »none » text_size= »12″ align= »left »]« Point piqué : On appelle ainsi une file d’arrière-points ne laissant aucun intervalle entre eux ; on fait toujours rentrer l’aiguille dans l’orifice de sortie du point précédent, et on la retire, à une distance égale, en avant du point suivant. »
Encyclopédie des ouvrages de Dames par Thérèse de Dillmont – DMC – début XXème siècle

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point arriere

Comment faire un point arrière ?

Le point arrière se brode de droite à gauche pour les droitiers (de gauche à droite pour les gauchers). Le point doit être régulier pour obtenir un rendu uniforme sur toute la ligne. La broderie n’en sera que plus jolie.

le point arrière pour les droitiers - Patience et petits points

  • Je sors mon aiguille en A ;
  • Je pique en B, en arrière du point A (à droite pour les droitiers et inversement pour les gauchers) et je sors en C, en avant du point A;
  • Je répète le mouvement autant de fois que nécessaire.

Le point arrière pour les gauchers - Patience et Petits Points

[mk_blockquote style= »quote-style » font_family= »none » text_size= »12″ align= »left »]Point arrière : Allant de droite à gauche, on prend six fils de tissu sur l’aiguille, puis on la pique en arrière du point d’où sort le brin, pour le faire ressortir à une distance double, en avant du premier point.

Encyclopédie des ouvrages de Dames par Thérèse de Dillmont – DMC – début XXème siècle

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[vc_video title= »Le point arrière en vidéo » link= »https://www.youtube.com/watch?v=leyZjYa0XPU »]

Le point avant

Le point avant

Le point avant fait partie des points dit linéaire. C’est à dire qu’il est généralement utilisé pour broder des lignes. En couture, plus connu sous le nom de point droit, il est sert à assembler deux pièces de tissu ensemble, ou bien faire des fronces.

Comment faire le point avant ? schémas pour droitiers et gauchers

Comment faire le point avant ?

Le point avant se brode de droite à gauche pour les droitiers (de gauche à droite pour les gauchers). On peut varier la longueur des points ou la distance ente les points pour obtenir des effets différents. Dans tout les cas, pour un joli rendu il est important de toujours broder avec régularité quelques soit la distance et la longueur choisi.
le point avant pour les droitiers - patience et petits points

  • Je sors mon aiguille en A ;
  • Je pique en B et je sors un peu plus loin en C ;
  • Je répète le mouvement autant de fois que nécessaire.

Le point avant pour gauchers - patience et petits points

[mk_blockquote style= »quote-style » font_family= »none » text_size= »12″ align= »left »]« Le point devant étant le plus simple, est aussi le premier qu’on enseigne aux enfants. Il se fait en piquant toujours l’aiguille dans l’étoffe deux à quatre fils en avant du point qu’on vient de former. Quand le tissu le permet, on relève plusieurs points à la fois sur l’aiguille avant de tirer le brin. Ce point est employé à faire les coutures simples, les fronces, et à assembler des étoffes légères. »
Encyclopédie des ouvrages de Dames par Thérèse de Dillmont – DMC – début XXème siècle[/mk_blockquote]

[vc_video title= »Le point avant en vidéo » link= »https://www.youtube.com/watch?v=QzE6f1AAC30″]

broderie sashiko

Découvrir la broderie sashiko

pochette - broderie sashiko

Qu’est-ce que la broderie sashiko ?

Sashiko, 刺し子, signifie « petits points piquées ». Il s’agit d’une technique de broderie traditionnelle issue du Japon.

A l’origine, cette technique servait à réparer ou renforcer les vêtements de travail usés des pêcheurs et des agriculteurs. Les dessins étaient conçus pour économiser au maximum le fil (car très cher), d’où des formes géométriques simples et droites. Les premières traces de broderie sashiko datent du VIème siècle.

Très vite, cette pratique s’est développée et donna naissance à une esthétique très raffiné, les formes se diversifient notamment pendant la période Edo au Japon. Le sashiko devient alors une broderie principalement décorative.

Le matériel

Traditionnellement, le tissu est de couleur indigo, gris ou noir brodé de fil blanc. Aujourd’hui, il en existe de nombreuses couleurs.

Les tissus sont 100% coton ou en lin. Le tissage est large, c’est-à-dire qu’il n’est pas trop serré pour que le passage de l’aiguille et du fil soit plus facile et ne laisse pas de marque dans le tissu. Le coton est également plus épais que les tissus standards de nos rayons patchwork.

fil et aiguilles pour broderie sashiko

Il existe également des fils spécialement conçus pour la broderie sashiko. Ils sont en coton et si on les compare avec les cotons moulinés, le fils à sashiko est beaucoup plus mat, il ne brille pas et ne se divise pas en plusieurs brins. Je dirais qu’il ressemble d’avantage au pelote Natura de la marque DMC mais en plus fin. Il est également adapté pour faire une longue aiguillé (longueur du fil sur l’aiguille) sans que le fil ne s’abîme de trop.

Quant aux aiguilles, elles sont très longues pour pouvoir faire plusieurs points en même temps et le chas est assez grand pour laisser passer l’épaisseur du fil.

Le kit sashiko pour débuter de Satomi Sakuma

J’ai longtemps hésité entre l’achat d’un livre ou d’un kit pour faire mes premiers pas avec cette technique. Finalement j’ai choisi le kit sashiko pour débuter de Satomi Sakuma car il y avait toutes les fournitures pour découvrir le sashiko :

  • Un tissu coton japonais de 50 x 54 cm
  • Un paquet d’aiguille à sashiko
  • Une échevette de coton blanc à sashiko
  • Des petits motifs à réaliser
  • Un Yubinuki (dé à coudre japonais)
  • Du papier carbone et un stylo pour le transfert du motif
  • Des instructions

contenu du kit pour débuter le sahiko de satomi sakuma

J’étais assez curieuse d’essayer le Yubinuki et de travailler ses nouvelles matières. J’ai également pris ce kit pour le grand coupon de tissu et qu’il n’y avait pas d’ouvrage particulier à réaliser, ce qui me laissait assez de liberté pour faire une petite pochette avec. (Le motif des cercles de ma pochette n’est pas proposé dans le kit, je l’ai tracé à partir d’une photo sur internet)

Le point négatif du kit sont les instructions. Par exemple, je n’ai pas compris comment faire de belles finitions, c’est-à-dire comment commencer mon point pour que l’envers du tissu soit propre et qu’il n’y a pas de nœud. Peut-être que le livre est plus détaillé dans ses explications.

En pratique

Le sashiko utilise un seul point, le point avant.

La longueur du point et la distance entre chaque est d’environ 3 à 5 mm (taille d’un grain de riz), le but étant d’être le plus régulier possible pour obtenir de beaux résultats. (Si je commence avec un point de 3 mm, tous mes points devront faire 3mm)

Mais il y a quelques règles à respecter :

  • Il faut suivre un ordre précis : Généralement on commence par les lignes horizontales, puis les lignes verticales et pour terminer les lignes obliques. Rappelez-vous, le fil coûte cher à cette époque, les dessins sont donc conçus pour économiser le fil.
  • Les fils ne doivent pas se toucher lorsqu’ils se croisent aux intersections.
  • il faut être très régulier.

En ce qui concerne ma petite pochette, mes points ne sont pas très réguliers et les intersections pas aussi « propre » que je l’aurai aimé, mais je suis quand même très contente du résultat ! Je fais des progrès en broderie mais aussi en couture, avec un patron que j’ai réalisé moi-même. La pochette est doublée avec un tissu tissé japonais acheté dans ma petite mercerie préférée, Fils et créations. J’y ai également ajouté un petit molleton à l’intérieur pour un meilleur maintien.

pochette pour ranger mes aiguilles - broderie sashiko

Broderie et méditation

En brodant cette pochette je me suis réellement senti détendue et reposée, alors j’en suis venue à me demander si la broderie pourrait être une forme de méditation ?

La broderie demande une concentration constante pour ne pas se piquer les doigts ou faire des points à côté, trop longs ou trop courts. Et pendant cette concentration, il n’y a finalement plus de place pour penser à autre chose et on oublie les tracas du quotidien. C’est focaliser son esprit sur une seule chose, on est dans le présent « ici et maintenant ».

Et j’ai tout particulièrement ressentie cette sensation de détente et de bien-être après une séance de broderie sashiko.

Peut-être que cette technique m’a en plus renvoyé vers ma recherche de simplicité et de minimalisme. Depuis mon déménagement, j’ai l’impression d’être étouffée par toutes les affaires que l’on peut accumuler au fil des années et je suis maintenant dans une démarche de consommation plus réfléchie qui tend vers l’essentiel.

Bref ce n’est pas le propos du blog mais la broderie sashiko m’a vraiment évoqué cet état d’esprit. On brode intelligemment pour ne pas gaspiller son fil. On utilise un seul point (le plus simple en broderie !) et il y a très peu de couleur. N’est-ce pas là, ce que l’on peut appeler « l’art de la simplicité » ?

 

 

Sources :