Aujourd’hui je vous propose un nouveau format d’article, les interviews. Et pour la première, il m’était évident de commencer par la personne qui m’a fait redécouvrir la broderie.
Alyette fût pendant quelques jours mon professeur de broderie. J’ai suivi les cours de broderie traditionnelle à Pont-Audemer chez fils et Créations où j’y ai découvert de nombreux points, mais elle proposait également d’autres cours comme l’apprentissage du crazy quilt ou patch fou qui est notre thème du jour.
C’est grâce au travail d’Alyette que j’ai compris que la broderie n’était pas synonyme de point de croix, mais qu’il existe également pleins d’autres points, de nombreuses techniques et qu’elle peut s’utiliser et s’exprimer de manières différentes dans de nombreux domaines comme ici le crazy quilt.
Et aujourd’hui nous sommes là pour découvrir et admirer le savoir faire d’Alyette à qui je laisse la parole.
Marie : Peux-tu nous expliquer ce qu’est le crazy quilt ?
Alyette : Le crazy quilt est un assemblage de tissus riches tels la soie, le brocart, le chintz (quand on en trouve !) mais aussi le coton, le lin. Il n’y a pas de dessin de bloc bien défini tout est dans l’harmonie des coloris. Après l’assemblage viennent les broderies sur les coutures et sur les différents tissus. L’inspiration tient là un grand rôle sinon le principal…
M : Comment l’as-tu découvert ?
A : Lors d’une exposition à Sainte Marie aux Mines. Un crazy quilt du 19ème siècle entièrement brodé de soie, d’inspiration botanique mais curieusement monté comme un quilt traditionnel en assemblage par grands carrés réunis par des bandes intermédiaires et terminé par une large bande tout autour.
La brillance des tissus soyeux et des fils de broderie, la beauté des broderies m’ont attirée tout en me disant : « waouh, quel talent, impossible de mieux faire et puis en serai-je capable ? »
M : Quel est ton parcours de brodeuse ? Comment as-tu appris ?
A : Un parcours familial avant tout : l’exemple de l’aiguille m’a été donné par ma mère qui cousait ses vêtements durant les week-end, par une grand’tante qui brodait les vêtements bretons avec de belles broderies en peinture à l’aiguille. La route était ouverte, j’ai suivi toute jeune puis, après une longue pause, j’y suis revenue en passant par le patchwork classique. J’y suis retournée en faisant mes expériences et en suivant quelques cours surtout en broderie aux rubans de soie et broderie des coutures des crazy quilts.
M : Quelles sont tes inspirations ?
A : Mon inspiration est surtout la nature sous toutes ses formes : fleurs, feuilles, oiseaux, animaux, etc… et puis dans les crazy quilts, une araignée est de bon aloi… et certaines artistes comme Judith Montano par exemple.
M : Quelle est ta vision de la broderie, a-t-elle encore sa place aujourd’hui ? Peut-elle intéresser les plus jeunes ?
A : La broderie a toujours eu sa place chez les grands couturiers et aujourd’hui encore la mode fait appel en force aux petites mains super douées. Je suis persuadée que ce mode d’expression a encore et toujours sa place auprès des jeunes le tout étant de leur faire connaître ce qu’il se fait. Il y a forcément un style qui leur plaira et qui ne leur semblera pas « ringard »…
M : Si une de tes lectrices te demandait un conseil pour se lancer dans le crazy patch, quel serait-il ?
A : Pour se lancer dans le crazy quilt, il faut être un peu « crazy » c’est à dire, ne pas avoir peur de faire son expérience, se lancer sans entrevoir la possibilité d’un échec (bien que ce soit le biais pour apprendre encore plus), dessiner son bloc pour se rassurer si besoin, mais se lancer sans penser, laisser venir l’inspiration et tout ira bien. Rester cool et zen, le crazy quilt est une ergothérapie aux bouts de nos doigts, il faut en profiter…
je remercie Alyette pour ce magnifique partage. Vous pouvez découvrir l’ensemble de son travail sur falbala et froufrous
Merci pour ce blog avec ses bons conseils ,bonne continuation
Sylvie L