Le point de roue
Le point de roue aussi appelé point araignée (ou rose araignée en broderie au ruban) forme une « roue » en relief. Celui-ci peut être de différente taille et plus ou moins plat en fonction de votre fil.
C’est également un point isolé. C’est-à-dire qu’il peut être brodé seul. Il est régulièrement utilisé pour représenter une rose (ou un bouquet de roses si celui-ci est brodé en groupe).
Les points de roue associés à quelques points de bouclette forment un délicat bouquet de roses.
Comment faire un point de roue ?
Le point de roue est aussi un point rebrodé. C’est-à-dire qu’il se brode en deux étapes. La base ou structure du point est brodée sur le tissu, puis celle-ci est rebrodée avec un autre fil, sans repiquer dans le tissu. Le fil peut être plus épais ou pelucheux pour varier les effets.
- Faites 5 points lancés pour former les rayons de la roue, piquez de l’extérieur vers le centre ;
- Prenez un autre fil, sortez l’aiguille au centre, passez par-dessus un rayon, puis par-dessous le suivant sans piquer dans le tissu ;
- Continuez en alternant un dessus, un dessous en tournant autour du centre (comme une spirale de l’intérieur vers l’extérieur) jusqu’à recouvrir totalement les rayons ;
- Piquez dans votre tissu, au ras de la roue ainsi formée, pour passer votre fil au dos de l’ouvrage. Arrêtez votre point.
Un point, de nombreuses possibilités
Jouer avec les tailles
Varier les tailles dans un groupe de points de roue apporte de la « vie » à votre ouvrage. Pour réaliser un grand point de roue, augmentez le nombre de rayons afin que votre fil soit bien maintenu. Choisissez un nombre de rayons toujours impair (7 ou 9) pour pouvoir alterner les passages « dessus / dessous ».
Si votre roue est très grande, pensez également à prendre un fil plus épais, cela vous fera faire quelques économies, car c’est un point consommateur de fil.
Un petit groupe de points de roue de différentes tailles brodées avec du coton perlé DMC.
Varier les fils
Le point de roue étant un point rebrodé, il permet l’utilisation de nombreux fils, particulièrement les fils « fantaisie » qui supportent mal les nombreux passages dans le tissu. N’hésitez pas à faire vos propres expériences avec des fils de laine, des pelucheux, des rubans, etc. Ils apporteront de la texture et du relief à vos broderies.
Le point de roue pour les gauchers
Mes 5 livres de broderie préférés
Aujourd’hui, je vous invite à découvrir une toute petite partie de ma bibliothèque de brodeuse mes 5 livres de broderie préférés.
Cette sélection est composée soit de livres que j’aime feuilleter pour admirer les broderies, soit des livres qui m’aident dans mon quotidien de brodeuse.
J’ai également ajouté deux autres critères pour faire mon choix parmi les livres de ma bibliothèque : ils devaient être en français et toujours disponibles en boutique (Ce qui a fait un pré-tri assez important).
Donc voici, sans plus attendre, mes petits chouchous du moment.
Floralies quiltées et brodées
Floralies est un recueil d’ouvrages brodés et quiltés de Cécile Franconie paru aux éditions Quiltmania en 2018.
Dans ce livre, vous y trouverez de nombreux ouvrages utiles pour ranger ou transporter votre matériel de brodeuse : des sacs, des pochettes, des pochons, etc. ainsi que de superbes quilts brodés pour embellir votre intérieur.
Le livre est également illustré de magnifiques photos qui vous plongent dans l’ambiance fleurie et chaleureuse de l’atelier de Cécile. C’est est une invitation à explorer une nouvelle approche de la broderie, une broderie riche en couleurs et textures.
Toutefois, bien que plusieurs modèles soient pour débutant, il peut être nécessaire de connaitre quelques notions de broderie d’embellissement pour réaliser les modèles, car les techniques ne sont pas détaillées.
Si vous ne connaissez pas encore le monde merveilleux de la broderie d’embellissement, rendez-vous sur :
La broderie en 260 points
Le second livre de cette sélection est « La broderie en 260 points – méthode et application » de Jennifer Campell et Ann-Marie Bakewell paru en 2004 aux éditions Marabout.
Ce livre référence de nombreux points de broderie traditionnelle, mais aussi les points pour la tapisserie, les smocks et quelques points pour les jours.
J’utilise énormément ce livre de broderie, notamment lorsque je crée mes modèles. Il me permet de me rappeler un point ou de m’inspirer pour ajouter de la variété à mes broderies. C’est un indispensable de ma bibliothèque de brodeuse.
Cependant, ce n’est pas le livre que je conseillerais pour apprendre la broderie. En effet, ce livre vous montre comment faire de nombreux points, mais vous n’avez pas besoin de tous les connaître. De plus, il ne vous montrera pas comment utiliser ou disposer les points dans votre motif pour créer une jolie broderie. Cela reste une liste non exhaustive de points de broderie.
Donc si vous débutez en broderie, préférez des livres qui vous proposent des modèles de broderie ou un kit. Ainsi, vous pourrez vous familiariser avec les bases sans vous soucier du choix des points, des fils ou du nombre de brins. La créatrice aura fait ce travail pour vous.
Et si vous brodez régulièrement, ce livre peut être un mémo très utile pour se remémorer un point et ses variantes ou en découvrir de nouveaux.
Brodeuse, les monstres et Babayaga
Le troisième livre de broderie, n’en est pas vraiment un, puisqu’il s’agit d’un DVD. Mais, je ne pouvais pas, ne pas ajouter ce film à la liste, car il m’a beaucoup touché par ;son authenticité.
Il s’agit d’un documentaire sur l’artiste brodeuse Nadja Berruyer. Elle nous ouvre les portes de son atelier : une vraie caverne d’Alibaba où se cachent de petits trésors dans chaque tiroir et recoin de la pièce.
Nadja nous raconte l’histoire de ses tableaux perlées ainsi que des anecdotes de son parcours de brodeuse d’art. Elle a travaillé pour les plus grands : le cinéma, la publicité et les ateliers de Haute Couture (Christian Lacroix, Valentino, Nina Ricci, …).
Aujourd’hui, elle se consacre entièrement à son art dans son atelier où des créatures imaginaires, matriochkas et autres personnages aux couleurs éclatantes prennent vie.
« Brodeuse, les montres et Babayaga » est un documentaire réalisé par Aurélie Martin aux éditions les Mutins de Pangée en mai 2019. Les recettes des ventes seront utilisées pour l’impression d’un livre qui rassemble les œuvres de Nadja Berruyer. Je ne vous cache pas que j’aimerais beaucoup que ce livre soit édité.
38 motifs nature à broder
Ce livre paru en 2015 aux éditions Dessain et Toira rassemble 38 motifs à broder de Yumiko Higuchi. J’aime beaucoup le feuilleter pour admirer les broderies et me plonger dans l’univers vintage et graphique de l’artiste.
J’ai également appris beaucoup de choses, notamment comment fermer un cercle au point de chaînette. Bien que la partie technique ne soit pas très grande, elle est complète et aborde toutes les notions de base pour broder les modèles de Yumiko Higuchi. C’est donc un livre de broderie accessible aux débutantes. Toutefois, préférez commencer avec les petits motifs qui ne nécessitent pas trop de remplissage en chaînette. Puis, avec un peu plus d’expérience réalisez les plus grands modèles.
Pour en savoir plus sur le livre, un article lui est consacré sur le blog. C’est par ici.
De fil en aiguille, la broderie dans l’art contemporain
Pour terminer cette sélection, un livre que j’aime lire et relire, « De fil en aiguille, la broderie dans l’art contemporain » de Charlotte Vannier paru en 2018 aux éditions Pyramid.
Ce livre présente plus de 80 artistes brodeurs de tous horizons. J’adore découvrir leur parcours : d’où viennent-ils ? Pourquoi choisir la broderie comme moyen d’expression ? Quel message souhaitent-ils transmettre à travers leurs œuvres ? etc.
Des œuvres qui ne nous laissent pas indifférents. Elles sont poétiques, organiques, dérangeantes, voire choquantes. ;
C’est donc un ouvrage qui s’adresse aux personnes sensibles à l’art contemporain ou qui souhaitent s‘ouvrir à de nouvelles expériences en broderie.
Cette liste de livres est maintenant terminée. Certains de ces livres font-ils partie de votre bibliothèque ? Avez-vous d’autres livres de broderie à ajouter à cette sélection ? Dites-nous tout en commentaire.
Interview de Myriam : créatrice de la marque de bijoux brodés et Coffrets Créatifs Myrifik
Mise à jour : 26.02.2021
C’est en flânant sur Pinterest que j’ai découvert pour la première fois les bijoux brodés de Myrifik. J’ai eu un gros coup de cœur pour ses broderies colorées et bohèmes. Et cette année, j’ai eu le grand plaisir de retrouver Myriam chez les pies ! Une super rencontre que j’avais très envie de partager avec vous.
Marie (P&PP) : Bonjour Myriam, qui se cache derrière Myrifik ? Peux-tu te présenter en quelques mots ?
Myriam : Salut et merci Marie de me donner la parole dans ton blog !
Je m’appelle Myriam (mirifique + Myriam = Myrifik !), j’ai « 40-2 ans d’âge » (A l’approche de la quarantaine, je crois qu’on est nombreux à compter comme ça, n’est-ce pas ?!) et je suis la Maman Veinarde d’une petite merveille de 6 ans.
Depuis presque une décennie, je me spécialise dans ce que j’appelle « la Broderie de Bijoux », c’est-à-dire une Broderie délicate appliquée aux Bijoux et qui se pratique uniquement avec du fil fin…
Aujourd’hui, j’ai l’immense plaisir d’élaborer des Coffrets Créatifs pour permettre aux Femmes de broder leurs propres Bijoux Bohèmes.
P&PP : Quand as-tu commencé la broderie ? Quel est ton parcours de brodeuse ?
M. : A l’adolescence, j’ai découvert le « rapiéçage de vêtements » et c’était une véritable révélation pour moi. J’adorais ça !
J’ai commencé par reboucher les trous des bleus de travail de mon Papa ouvrier soudeur et je prenais ce rôle très à cœur. C’était ma façon à moi de lui être reconnaissante de devoir subir de telles conditions de travail pour nous nourrir.
La Broderie dans sa facette « ornementale » est donc arrivée dans ma Vie il y a seulement une dizaine d’années, quand j’ai voulu apporter une dimension « couture à la main » aux Bijoux Textiles que je créais déjà à l’époque (avec une technique que j’avais mis 2 années à mettre au point… et que j’ai abandonnée aujourd’hui !).
P&PP : Comment est née l’idée de créer des bijoux textiles ethniques et bohèmes ?
M. : Pour la dimension « ethnique » de mes Bijoux brodés, je pense que mon Amour pour les langues étrangères et les origines algériennes/kabyles de mes parents y sont pour quelque chose dans ce choix.
J’ai grandi dans un immeuble animé par des familles « venues de loin » et j’ai pu apprécier, avec mes yeux d’enfants, la beauté dans la diversité.
Pour le côté « Bohème », disons que le sentiment de liberté qui le sous-tend me plaît beaucoup. On peut exprimer des sentiments, une nostalgie parfois… et ça ouvre un champs très vaste à l’imagination !
P&PP : Tes bijoux brodés sont colorés et vibrants, ils nous invitent aux voyages. Quelles sont tes sources d’inspirations ?
M. : Mes Bijoux ne sont pas des « souvenirs de voyage » (Je n’ai jamais eu de passeport, c’est dire !), mais plutôt des « Rêves d’Ailleurs », un peu sublimés, parfois loin de la réalité, mais qui ont pour unique but de transporter la personne qui le porte… et qui le brode !
Les couleurs sont un carburant extraordinaire pour ça. Je suis très pointilleuse sur le choix des harmonies. J’ai cette chance de pouvoir « ressentir » les couleurs physiquement. Quand une harmonie colorée fait un petit « boum » dans mon cœur, c’est qu’elle est digne d’être partagée.
P&PP : Peux-tu nous raconter la naissance d’un bijou Myrifik ? Quel est ton processus de création ?
M. : En général, je m’imprègne d’un univers en me documentant sur les Points forts et identifiables qui le composent. Ça me donne une base de travail. Puis, je dessine un croquis, sans trop de précision. Et enfin, je Brode.
Je choisis très rarement les couleurs en amont. J’aime quand les fils se rencontrent de manière concrète, qu’ils se chevauchent et me surprennent (Oui oui, les fils sont vivants… non ?)
Pour la partie « montage du Bijou », il n’est pas rare que je travaille directement sur mon mannequin ou sur moi-même pour coller au plus près des « contraintes » du corps.
P&PP : As-tu un atelier? A quoi ressemble ton espace créatif ?
M. : J’adorerais avoir un « Atelier » ! Mais actuellement, je me contente de ma chambre !
J’y ai aménagé un coin photo, mon bureau et j’aime l’idée de me dire que tout se passe ici, dans cette pièce qui ne paye pas de mine !
La magie peut surgir de n’importe où. Tout est une histoire d’envie…
P&PP : Quels outils indispensables se trouvent dans ta trousse de brodeuse ?
M. : Ah, c’est l’occasion pour moi de vous parler de « Suzanne », ma Collègue !… Il s’agit en fait de mon coussin fétiche, celui sur lequel je brode confortablement.
Son petit nom est issu de la Broderie d’inspiration Suzani qui le recouvre (une de mes préférées).
Pratiquer le Point de Nœud sur un coussin est une expérience à tester ! J’en parle dans une de mes vidéos Youtube…
P&PP : Si tu devais choisir l’un de tes bijoux brodés, quel serait ton favori ?
M. : Chaque Bijou est rattaché à un souvenir, c’est donc un exercice très délicat !
Mais, puisque je ne dois en choisir qu’un seul, et bien je pense que le Collier « PondiCHERI ! » est celui qui m’aura donné le plus d’émotion, dans la mesure où c’est le tout premier Bijou que j’ai « osé » proposer en kit créatif.
C’est donc le tout premier que j’ai vu réalisé par d’autres mains que les miennes et la sensation a été… wouhh… un shoot de dopamine !
D’ailleurs, je me permets de partager ici quelques photos des BRODEUSES qui m’ont fait le plaisir de suivre mes instructions (avec leur autorisation, bien sûr).
Je suis tellement fières d’elles ! D’autant plus que la majorité étaient débutantes en Broderie et qu’elles m’ont accordé leur confiance… sans savoir à quelle sauce elles allaient être mangées, hihi !
P&PP : Quels sont tes projets pour l’avenir ?
M. : J’aimerais étoffer mon catalogue de modèles de Bijoux brodés en Coffret et en Livre numérique (un gros chantier puisque je débute !) et, pour 2020, j’aimerais enfin me lancer dans la création d’un blog.
J’ai envie d’un espace d’expression dans lequel je pourrai échanger, tester des choses (Broder avec un tambour, par exemple 😉 et partager avec la petite communauté : « Peace, Love & Broderie Myrifik ! » que j’ai la chance de retrouver dans mon Groupe Facebook privé (Tu me fais l’immense plaisir d’être de la partie et j’en suis encore super honorée, Marie !).
P&PP : Oh ! Merci Myriam, c’est un plaisir de faire partie de ta communauté. Pour terminer cette interview, quels conseils donnerais-tu aux personnes qui souhaitent commencer la broderie ?
M. : Je leur conseillerais de faire comme moi… de ne pas tourner leur regard vers la Broderie Haute-Couture (qui a une dimension inaccessible), mais vers les Broderies du Monde, les Broderies dont la seule prétention est d’embellir le quotidien.
Broder, c’est simplement s’exprimer avec du fil et une aiguille ! Tant que vous savez piquer une aiguille dans un tissu, vous savez broder ! Du moins, c’est la théorie que je défends 😉
Merci Myriam ! Retrouver les bijoux brodés ethniques et bohèmes de Myrifik sur Facebook et son site : brodeuses Myrifik.
© Toutes les images de l’interview appartiennent à Myriam Mokkedem. Merci de ne pas les utiliser sans son autorisation. Ces images ne sont pas libres de droit.
Comment améliorer mes broderies ?
Récemment, sur le groupe Facebook « entraide broderie » de Patience & Petits Points, un membre de la communauté se posait la question : « comment obtenir une broderie plus fine ? », car elle trouvait ses réalisations « grossières ».
Pour répondre à cette question, je n’ai malheureusement pas de recette miracle à donner. Cependant, je peux partager plusieurs éléments de réponses pour vous aider à améliorer vos broderies.
Alors, si vous débutez en broderie traditionnelle, que cela vous plait, mais que vous trouvez vos réalisations un peu « brouillon ». Cet article est fait pour vous.
Broder dans un environnement lumineux
Broder dans de bonnes conditions de travail vous permettra d’obtenir de meilleurs résultats. L’environnement dans lequel vous brodez a donc toute son importance. Une belle luminosité aide à mieux visualiser son travail sans se fatiguer la vue. Vous serez ainsi plus précis.
Pour cela, la lumière d’une fenêtre ou d’une lampe à lumière blanche est idéale car elle n’influence pas la perception des couleurs.
Un endroit calme et lumineux favorise la détente et la concentration
Pour ma part, j’utilise en soirée la lampe loupe à LED 2 en 1 de Daylight (elle peut être sur pied ou posée sur un bureau). Je me sers uniquement de sa forme sur pied car son socle est volumineux et lourd. C’est encombrant pour une petite table. En revanche, elle s’avère très stable et parfaite pour broder dans mon canapé.
Il existe également des lampes Daylight au format « compact ». Je les aime beaucoup car elles sont mobiles et prennent peu de place. J’ai eu l’occasion d’essayer la Smart Lamp R10, elle se glisse facilement dans un sac (type cabas) et elle est toute mignonne. Cependant, elle manque un peu de stabilité. Il y a également la Daylight Smart D20 qui me fait très envie pour mon bureau, mais je n’ai pas encore eu l’opportunité de la tester. (Si vous avez la Smart D20, je serai ravie de connaitre votre avis en commentaire)
Utiliser les bons outils
De même, choisir un matériel approprié et de bonne qualité vous permettra de broder dans de meilleures conditions et ainsi d’améliorer vos broderies.
Par exemple, lorsque les aiguilles ne sont pas adaptées au projet, elles peuvent user rapidement le fil ou faire des trous dans le tissu. Une aiguille se choisit en fonction de l’épaisseur du fil et de la trame du tissu. Plus le fil sera fin et la trame serrée, plus l’aiguille devra être fine.
Lire : Comment choisir ses aiguilles ?
De la même façon, des ciseaux pointus et aiguisés permettent de couper les fils proprement et au plus près du tissu. Ces ciseaux doivent être exclusivement réservés à la broderie afin de conserver tout leur tranchant.
Concernant les métiers à broder, j’ai une préférence pour les tambours en bois. La vise en métal permet de serrer les deux cercles et par conséquent de bien maintenir le tissu.
Mercerie : Tambour à broder en hêtre
La qualité des fournitures
La qualité des matières s’avère être un allié de choix quand on souhaite améliorer ses broderies.
Pour débuter en broderie, il est normal de ne pas dépenser des fortunes dans les fournitures (fils, tissus, perles, etc). Cependant, si vous aimez la broderie, n’hésitez pas à investir dans de la marque (DMC, Zweigart, Kona de Robert Kaufman, etc.) ou à acheter de l’occasion de bonne qualité (de vieux draps en lin, par exemple).
D’une part, c’est bien plus agréable de broder sur un tissu qui a du maintien et qui ne s’abîme pas à chaque passage de l’aiguille. La broderie doit rester un moment de détente et ne doit pas devenir une source de stress inutile.
D’autre part, votre ouvrage sera mis en valeur avec de belles matières et durera dans le temps.
Choisir les bons fils pour améliorer ses broderies
Il existe une grande variété de fils dans diverses matières (coton, soie, polyester, cuivre, etc.) et dans de nombreuses épaisseurs.
Je ne présenterai ici que les cotons moulinés de la marque DMC (du nom de mouliné spécial 25). Ce sont les fils que j’utilise dans les modèles de Patience & Petits Points et que vous trouverez facilement en mercerie.
Sélection de cotons moulinés DMC pour le modèle « Hélénies d’automne »
Le coton mouliné DMC est un fil composé de 6 brins. C’est-à-dire que vous pouvez séparer le fil en 6 et broder seulement avec 1, 2 brins, voire plus en fonction des besoins du motif. Moins vous utiliserez de brins, plus la broderie sera délicate et fine.
Cependant, j’aimerais y ajouter un petit bémol. Broder avec 1 brin ne fait pas tout. Si le support n’est pas adapté à la finesse du fil ou si le dessin est mal tracé, la broderie peut devenir « brouillon », même avec 1 seul brin. C’est donc un ensemble de petites choses qui fera que votre broderie sera agréable à l’œil.
Il est intéressant et plaisant de varier le nombre de brins (ou de jouer avec les épaisseurs et les matières des fils). Cela permet de casser une certaine uniformité et de créer des volumes en apportant une dimension supplémentaire à la broderie, la rendant ainsi plus vivante et texturée. La broderie n’en devient pas pour autant « grossière ».
Le choix du support
Comme les fils, il est essentiel de choisir un support adapté à son projet pour obtenir de meilleurs résultats.
Par exemple les toiles Aïda, que vous trouverez dans toutes les bonnes merceries, sont inadaptées à la broderie traditionnelle. En effet, elles sont faites pour la broderie à points comptés (point de croix, blackwork, kogin, etc). Les trous de la toile ne vous permettront pas de piquer où vous le souhaitez et par conséquent d’obtenir une broderie fine.
Sélection de toiles en lin et en coton
Pour débuter en broderie traditionnelle, préférez des toiles de coton avec une trame bien serrée. C’est-à-dire un tissu qui ne se déforme pas lorsque vous tirez dessus et dont les fils sont proches les uns des autres (vous ne devez pas voir trop de jour au travers du tissu). Les tissus unis de patchwork offrent une belle palette de couleurs.
Si vous souhaitez broder un T-shirt en jersey. Il faut savoir que le jersey a une élasticité naturelle due à sa fabrication. Dans ce cas, vous aurez besoin de stabiliser le tissu pour ne pas déformer le T-shirt. Pour cela il existe des astuces comme le Solufix.
Préparer son travail avec soin
Transférer le motif sur un tissu n’est pas très passionnant et demande un peu de temps. Cependant, lorsque cette étape de préparation est bien exécutée, le travail est grandement simplifié par la suite et la broderie n’en sera que plus belle.
Je ne me suis pas toujours appliquée au moment de tracer le motif sur le tissu (je suis toujours trop impatiente de passer à la broderie), jusqu’au jour où ça m’a vraiment posé des problèmes. Mon tracé était approximatif et à peine visible sur certaines zones, ce qui a rendu le travail de broderie très compliqué. J’ai perdu beaucoup de temps pour essayer de rattraper cette erreur et pour finalement obtenir un résultat peu satisfaisant. Il est donc essentiel de prendre le temps de bien préparer son travail pour améliorer vos broderies.
Il existe de nombreuses possibilités pour transférer un motif. Mais, afin d’obtenir un tracé propre et lisible, je vous conseille de choisir la méthode de transfert en fonction du tissu.
Par exemple, il est risqué d’appliquer le transfert par transparence sur un tissu foncé. Le dessin sera difficile à visualiser sous le tissu (malgré la lumière d’une fenêtre, ou d’une table lumineuse) et par conséquent le tracé ne sera qu’approximatif.
La tension du tissu est également importante. Vous serez plus précis avec un tissu bien tendu et en brodant en deux temps.
Lire : tendre son tissu dans un tambour
Faire et refaire
C’est en forgeant qu’on devient forgeron… L’adage est bien connu et s’applique également à la broderie.
Plus les points sont réguliers, plus c’est agréable à l’œil. Il ne faut pas chercher à réaliser de petits points tout de suite, mais plutôt essayer de faire des points réguliers avec des bords bien nets.
Si le point ne vous convient pas, vous pouvez le défaire à l’aide de ciseaux de brodeuse, puis recommencer. Et si besoin, encore et encore.
Le point de chausson exécuté sans tambour sur un petit morceau de tissu
Cela dit, attention de ne pas tomber dans le « côté obscur » du perfectionnisme. A savoir se focaliser sur les petits détails et ne pas prendre assez de recul pour avoir une vision d’ensemble de votre broderie. Ce qui m’amène au dernier point : accepter d’être débutant.
Accepter d’être débutant
Lorsque l’on débute la broderie, c’est tout à fait normal que les premiers points soient un peu chaotiques.
C’est vrai qu’internet nous montre de magnifiques exemples de broderie et que l’on souhaite faire la même chose. Mais il ne faut pas oublier que derrière chaque broderie, il y a souvent une personne qui a déjà plusieurs années de pratique. Il faut se laisser le temps d’apprendre et être bienveillant avec soi-même et son travail.
Ce qui est important, c’est de prendre plaisir à broder et de passer un moment agréable, le reste viendra avec la pratique.
Être accompagné
Je conseille souvent aux débutants de commencer avec un kit, car la brodeuse (ou brodeur) qui a conçu le kit fera la moitié du travail pour vous. Les fournitures sont choisies avec soin, donc il n’y a pas d’erreur possible dans le choix du tissu et des fils. De plus, vous y trouverez un pas à pas pour vous guider tout au long de l’ouvrage. Ainsi, vous n’aurez pas à vous soucier du nombre de brins à prendre, du point à choisir, etc.
Il est également possible de prendre un cours, le professeur saura vous accompagner dans votre projet et vous aidera à faire les bons choix.
Se poser les bonnes questions
Vous l’aurez compris, il n’y a pas d’astuce miracle pour améliorer ses broderies. Ce qui est important c’est de se poser les bonnes questions : Quel est mon projet ? Quel support est le plus adapté à mon projet ? En fonction de mon support, comment transférer mon motif ? Quel fil choisir ? Etc.
En utilisant des outils de bonne qualité et des fournitures adaptées à votre projet vous allez mettre toutes les chances de votre côté pour réaliser de jolies broderies, l’expérience et la pratique fera le reste.
Le point de boulogne
Le point de boulogne est un point de couchure. C’est-à-dire qu’il permet de fixer, à l’aide de petits points, un fil sur un tissu.
Ce point de broderie nécessite l’emploi de deux fils : un fil couché (le fil principal, souvent le plus épais des deux) et un fil de maintien. Selon l’effet souhaité, le fil de maintien peut être discret ou au contraire contrasté avec le fil couché.
Comment faire un point de boulogne ?
Traditionnellement le point de boulogne se brode de droite à gauche à l’aide de deux aiguillées.
- Sortir le fil principal (le fil couché, en jaune) sur l’endroit du tissu et le poser sur le tracé ;
- A quelques millimètres du point de sortie du fil principal, sortir le fil de maintien (en bleu) sous le fil principal couché sur le tissu, en A ;
- Piquer de l’autre côté pour former un petit point perpendiculaire au fil couché, en B ;
- Continuer de fixer le fil couché sur le tracé en espaçant régulièrement les points de maintien ;
- Pour terminer votre ligne, passer l’extrémité du fil couché sur l’envers du tissu. Au dos de l’ouvrage, fixer à l’aide de quelques points les extrémités du fil couché.
Astuces et conseils
Utiliser un poinçon
Lorsque le fil couché est fragile ou trop épais, faire un pré-trou à l’aide d’un poinçon (ou la pointe de ciseaux de brodeuse) pour faciliter le passage du fil à travers le tissu.
Les courbes & angles
(Schéma 1) Dans les courbes, sortir l’aiguille du côté extérieur de la courbe et piquer dans le creux en poussant légèrement le fil couché pour former un bel arrondi.
(Schéma 2) Pour marquer un angle droit, faire un point en diagonale de l’extérieur vers l’intérieur de l’angle en poussant le fil pour former l’angle.
(Schéma 3) Lorsqu’un angle est très marqué, passer le fil couché au dos de l’ouvrage au sommet de la pointe, puis sortir le fil sur l’avant, un peu en dessous du point précédent. Faire un point de maintien par-dessus.
Varier les effets décoratifs
Le point de boulogne permet de nombreuses variations notamment en jouant avec les couleurs ou en serrant plus ou moins les espaces entre les points de maintien.
Le point de boulogne pour les gauchers
Pour les gauchers, le point de boulogne se brode plus naturellement de gauche à droite.